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L’écoféminisme, un courant de pensée né dans les années 1970

L’écoféminisme, un courant de pensée né dans les années 1970 | Insect Archive | Scoop.it
L’écoféminisme a bonne presse ? Prenons garde à ne pas l’« aseptiser ». Un exemple, selon Jeanne Burgart Goutal, spécialiste du mouvement : « On parle des sorcières, mais pas de l’histoire des luttes contre l’extractivisme, bien souvent menées par des femmes. » En parlant d’interconnexions entre toutes les luttes — féministe, écologistes, antiracistes...— l’écoféminisme remet en cause le système dominateur dans son ensemble.

 

« L’écoféminisme est plus radical que le féminisme »

Entretien avec Jeanne Burgart Goutal 8 mars 2021 à 09h43 Mis à jour le 18 décembre 2021

Propos recueillis par Laury-Anne Cholez

 

"Jeanne Burgart Goutal, agrégée de philosophie et professeure de yoga, est l’autrice d’Être écoféministe : théories et pratiques, (éd. L’Échappée, 2020). Ce courant de pensée, né dans les années 1970, relie toutes les dominations pour mieux lutter contre elles : celles des hommes sur les femmes et sur la nature, du Nord sur le Sud…"

(...)

 

BIBLIOGRAPHIE

  • Écoféminisme de Maria Mies, Vandana Shiva, éditions l’Harmattan

À venir en français

  • Staying Alive : Women, Ecology, and Development, de Vandana Shiva
  • The Death of Nature, de Carolyn Merchand
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Des récits en conflit. Faut-il parler d'Anthropocène ?

Des récits en conflit. Faut-il parler d'Anthropocène ? | Insect Archive | Scoop.it
L’Anthropocène, cette nouvelle époque géologique déterminée par l’homme, s’est imposé comme la notion résumant la complexité des dégâts écologiques actuels. Mais le terme a gagné en popularité sans jamais être réellement défini. L’enjeu de son contenu est pourtant majeur car l’Anthropocène ne questionne ni plus ni moins que le récit de notre évolution. Et conditionnera donc le débat sur les solutions à la crise que nous traversons.
 
Par Youness Bousenna, publié le 10 mars 2021
 
"... C’est un chimiste qui a, le premier, posé le terme dans le débat . ­Paul ­Crutzen, Néerlandais lauréat du Nobel de chimie en 1995 pour ses travaux sur la couche d’ozone, a lancé le mot en février 2000 lors d’un ­colloque du Programme international ­géosphère-biosphère (IGBP) au Mexique. « Arrêtez de parler d’Holocène, nous ne sommes plus dans l’Holocène. Nous sommes dans le… le… dans l’Anthropocène! », s’était-il écrié devant ses collègues. Trois mois plus tard, il publie avec le géologue Eugene Stoermer un premier article dans le bulletin de l’IGBP pour structurer sa thèse que voici : nous serions entrés dans une nouvelle époque géologique depuis trois siècles. L’idée n’était pas totalement neuve. ­Paul ­Crutzen lui-même, dans un second article étayant son propos et publié en 2002, énumérait les précurseurs de la notion : le géologue italien ­Antonio ­Stoppani, en 1873, avait évoqué l’influence humaine comme une « nouvelle force tellurique » et parlé d’une « ère anthropozoïque » ; le Russe ­Vladimir ­Vernadski, inventeur de la notion de « biosphère », avait fait le même constat en 1926 et parlait, comme le scientifique et philosophe jésuite ­Pierre ­Teilhard de Chardin, d’une « Noosphère » (sphère de la pensée humaine) comme nouveau stade de développement de la Terre."
 
[...]

Récupération technocratique

« On peut très bien utiliser le terme d’Anthropocène pour désigner l’ampleur de la crise écologique. Mais il faut en même temps réintroduire une vision historique et, sans jeter l’anathème sur “Anthropocène”, apporter des éléments critiques pour offrir une pluralité de récits et d’héritages afin d’éviter une récupération technocratique », souligne ­Christophe ­Bonneuil. Depuis quelques années, des termes alternatifs à « Anthropocène » fleurissent tout en reprenant son suffixe : Phagocène, Thermocène, Plantationocène, Occidentalocène… Les auteurs de l’Atlas de l’Anthropocène en ont recensé plus de cent ! Chacun souligne un aspect particulier du problème actuel. Le plus usité d’entre eux demeure celui de Capitalocène. Jean-­Baptiste Fressoz et Christophe Bonneuil en font l’un des récits développés dans L’événement Anthropocène en analysant comment le capitalisme industriel a été précédé et « intensément préparé » par un capitalisme marchand. Pour eux, ce dernier avait déjà structuré le monde de façon inégalitaire avec la colonisation, préparant l’accaparement des ressources des pays pauvres et le rejet vers eux des dégâts environnementaux.

« Parler de Capitalocène signale que l’Anthropocène n’est pas sorti tout armé du cerveau de ­James ­Watt » comme le suggère Paul Crutzen, « mais d’un long processus historique de mise en relation économique du monde, d’exploitation des hommes et du globe, remontant au xviesiècle et qui a rendu possible l’industrialisation », écrivent-ils, souhaitant par ce récit sortir de l’histoire jugée « très européo-centrée » de l’Anthropocène."

(...)

 

[Image] Illustration : Lola Tinnirello

Bernadette Cassel's insight:

 

"Si le terme Anthropocène a écrasé les autres, ces « histoires de l’Anthropocène » doivent donc permettre d’éviter que le triomphe d’un récit unique n’offre le pouvoir à une caste de héros – scientifiques, ingénieurs, dirigeants – qui, seuls, auraient les clefs pour trouver la solution au nom de l’humanité. Comme en démocratie, le meilleur rempart contre un pouvoir autoritaire ne réside-t-il pas dans le pluralisme ? Jean-Baptiste ­Fressoz et ­Christophe ­Bonneuil revendiquent en tout cas des récits pour « reprendre politiquement la main » sur les choix qui ont conduit à l’Anthropocène, et ainsi « se libérer d’institutions répressives, de dominations et d’imaginaires aliénants ». Ce qui nous offre au moins une certitude : débattre de l’Anthropocène revient à définir bien plus qu’une époque géologique."

 

Youness Bousenna

 

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Françoise d’Eaubonne, pionnière de l’écoféminisme et adepte du sabotage

Françoise d’Eaubonne, pionnière de l’écoféminisme et adepte du sabotage | Insect Archive | Scoop.it
Militante chevronnée et essayiste prolifique, Françoise d’Eaubonne est à l’origine du concept d’écoféminisme. Un livre biographique, sorti le 24 septembre 2019, permet de découvrir la pensée foisonnante et subversive de cette pionnière.

 

Lorène Lavocat (Reporterre)

10 octobre 2019 à 09h44 Mis à jour le 17 juin 2021

 

« C’est une urgence que de souligner la condamnation à mort, par ce système à l’agonie convulsive, de toute la planète et de son espèce humaine, si le féminisme, en libérant la femme, ne libère pas l’humanité toute entière, à savoir, n’arrache le monde à l’homme d’aujourd’hui pour le transmettre à l’humanité de demain »

 

Nous sommes en 1974 quand Françoise d’Eaubonne publie ces mots visionnaires dans son essai, Le féminisme ou la mort (Éd. P. Horay). C’est dans cet ouvrage qu’apparaît pour la première fois le terme d’ « écoféminisme » qui sera ensuite repris par les militantes étasuniennes, anglaises ou indiennes dans les années 1980. Dans Françoise d’Eaubonne & l’écoféminisme, un petit livre de la très bonne collection Précurseur·ses de la décroissance, aux éditions du Passager clandestin, Caroline Goldblum nous propose de découvrir la vie animée et la pensée subversive de cette pionnière du féminisme et de l’écologie."

(...)

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