Quelles que soient leurs formes, les principaux actes de télémédecine (téléconsultation, télé-expertise, télésurveillance) ne sont pas remboursés et les praticiens qui participent aux nombreuses expérimentations en la matière, médecins ou pharmaciens, ne sont pas rémunérés pour le service médical rendu. Si le PLFSS 2014 prévoit le financement d’actes ciblés, ils ne seront pilotés et évalués qu’au décours des trois prochaines années. Nous sommes donc loin d’un modèle économiquement viable et reproductible au niveau national, à la différence de nos voisins européens (Italie, Allemagne ou Espagne) qui ont profité d’une autonomie de gestion et de fonctionnement au niveau régional pour définir des protocoles de prise en charge.
Pour autant, la France fourmille d’initiatives portées par les professionnels, certaines en toute indépendance. Toutes visent un bénéfice immédiat pour les patients montrant que les outils sont bien au service des usages et non l’inverse, comme le rappelle Pierre Traineau, Directeur général du CATEL. Les patients eux-mêmes se mobilisent et tirent profit des nouvelles solutions technologiques mises à leur disposition pour prévenir, suivre ou mieux accompagner leurs symptômes et leurs maladies. Preuve en est la consommation croissante des applications mobiles de Santé et l’explosion du « Quantified self ». Ces deux tendances pourraient inciter les différents acteurs de la chaîne de Santé à basculer définitivement vers une économie de services.
Quelques précisions à cette vision futuriste de notre parcours de soins:
1) La #délégation des tâches avant le numérique, pour rapidement raccourcir les délais des soins. L'usage des outils digitaux viendra naturellement...
2) La notion de "consumérisme médical" est désobligeante pour le patient... Tout patient a le droit de recourir à des soins s'il le juge utile. Notre société doit juste déterminer, intelligemment, quels soins relèvent d'une prise en charge collective.
3) Un point crucial un peu oublié, c'est le financement impératif de la #coordination... Confiée au médecin traitant de nos jours et reléguée au deuxième plan derrière l'acte médical et technique. Le financement au parcours s'il est à la hauteur des enjeux pourra apporter quelques solutions
4) enfin la régulation des parcours de soins... Le Service d'Accès aux Soins #SAS annoncé ne fonctionnera pleinement que si les soins primaires et secondaires sont préalablement réorganisés, efficaces et digitalisés...
5) On n'insiste jamais assez sur la #PREVENTION... Seul moyen d'infléchir l'épidémie mondiale des maladies chroniques (#HTA, #DIABETE) dont le coût des soins curatifs devient insoutenable